Inquiétant scandale alimentaire au Royaume-Uni.
Le scandale alimentaire qui secoue actuellement la Grande-Bretagne est loin d'être anodin. Il en dit long sur les stratégies des grandes multinationales nationales de l'agroalimentaire, complètement coupées de leur vocation première, à savoir nourrir correctement les populations, pour faire du profit, toujours plus de profit, au mépris de toutes les règles environnementales, sociales et sanitaires.
Ainsi des consommateurs anglais ont mangé des lasagnes à la viande de cheval croyant qu'il s'agissait en fait de boeuf. Émoi évidemment dans un pays où le cheval ne se mange pas. Cependant, le scandale, le vrai celui qui devrait normalement nous choquer tient dans ce que l'on apprend ensuite, dans le parcours qu'a effectuer cette viande avant de se retrouver sur les tables anglaises.
La société suédoise Findus qui commercialise ces lasagnes incrimine son sous-traitant qui fabrique le produit et qui basé en Lorraine. Lequel sous-traitant se défausse sur une autre société, basée elle dans le sud de la France et qui fournit la viande. Las, ce ne serait point encore le fautif, puisque cette entreprise aussi fait de la sous-traitance, à une société de Roumanie cette fois.
Autrement dit, la viande est partie de Roumanie, pour arriver dans le sud de la France avant de remonter vers l'est de notre pays pour enfin finir dans les supermarchés britanniques. Et tout cela pour le plus grand bénéfice d'une entreprise suèdoise ! Ce monde est fou ! On ne sait pas à quelle étape le boeuf se transforme en cheval, mais ce que l'on sait, c'est que l'empreinte écologique laissée par de simples lasagnes est une catastrophe pour l'environnement, d'autant plus qu'on ne sait rien sur la provenance des lasagnes...
Il serait tellement plus simple de manger de la viande produite au Royaume-Uni. Rassurez-moi, ils ont bien des vaches de l'autre côté de la Manche, non ? Seulement, voilà des ouvriers anglais, même payés au lance-pierre cela coûte toujours plus cher qu'une entreprise de sous-traitance qui exploite ses employés au maximum pour un plus grand rendement. Et c'est encore moins cher quand le dernier sous-traitant de la chaîne est Roumain ! Nul doute, si les Roumains avaient pu sous-traiter à des Burkinabés ou à des Viet-namiens, ils l'auraient fait. En plus de l'impact écologique, des conséquences désastreuses sur la société et sur l'emploi. Quand on n'embauche pas en Angleterre, on exploite en Roumanie.
Et ce n'est pas tout, parce qu'au final, au bout de tout ce long parcours, il y a un dindon : le consommateur qui mange du cheval en pensant que c'est du boeuf. A force de passer de mains en mains, la traçabilité de cette viande devient impossible. Le boeuf est devenu cheval, mais d'où vient-il ce cheval ? Avec quoi l'a-t-on nourri ? A-t-il reçu des produits interdits ? Il n'y a plus aucun moyen de la savoir. Derrière tout cela, il y a donc un scandale sanitaire potentiel. Mais peu importe, entre temps, les différentes sociétés concernées auront fait des bénéfices, n'est pas là la seule chose qui compte ? L'humain, l'environnement, le respect de l'animal, on s'en fout, non ?
PS : Pour en apprendre plus, lire ici.