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Le Journal politique de Leunamme
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1 février 2013

CGT CFDT : deux stratégies syndicales différentes, deux visions de la société qui s'opposent.

Après l'annonce des dirigeants de Goodyear de fermer l'usine d' Amiens, du patronat au gouvernement en passant par Laurent Berger, nouveau dirigeant de la CFDT, tout le monde accuse la CGT d'être en partie responsable de cette fermeture. La centrale de Bernard Thibault a en effet refusé il y a 5 ans de signer un accord permettant la reprise de Goodyear Amiens par Titan, un repreneur américain, pour une raison simple, Titan n'apportait aucune garantie sur l'emploi et refusait de s'engager sur 5 ans. Difficile dans ces conditions d'avoir confiance en un tel repreneur. Cependant, ce que ne dit pas la CFDT, ni aucun média curieusement, c'est que toutes les solutions de compromis qu'elle a proposé aurait toutes débouchées sur la fermeture de l'usine. Si Amiens Nord tourne encore, 5 ans après le début du conflit, c'est en grande partie grâce à la détermination de la CGT.

Goodyear n'est toutefois pas le seul terrain d'affrontement entre les deux syndicat. Le 11 janvier dernier, la CFDT paraphait l'accord avec le MEDEF sur la réforme du marché du travail, tandis que la CGT, soutenue par FO, ne signait. L'accord permet plus de flexibilité pour le patronat contre, en principe, des garanties sur la sécurité de l'emploi. On le sait, avec le temps, dans ce type d'accord, la flexibilité l'emporte toujours sur la sécurité. Qu'à cela ne tienne, il y avait un stylo de libre, la CFDT l'a saisi pour signer ; comme elle avait fait en 2003 pour la première réforme des retraites de François Fillon, poignardant ainsi dans le dos l'immense mouvement social qui se mettait en place. La réforme n'était pas viable, la CGT l'avait alors dénoncé, la seconde réforme de 2010 lui avait ensuite donné raison.

Ces désaccords ne sont pas conjoncturels. Il ne s'agit pas d'une lutte entre deux syndicats pour avoir la sympathie des salariés. Ce sont bel  et bien deux visions complètement opposées de la société qui s'opposent. Celle de la CFDT consiste à accompagner le capitalisme en colmatant tant bien que mal les brêches dans les acquis sociaux, dans le droit fil de ce que fait le gouvernement Hollande. Celle de la CGT, qui n'exclue toutefois pas toujours les compromis, est plus radicale. Il s'agit de défendre sans concession les droits des salariés quitte à paraître aux yeux de certains comme conservateurs ou inflexible.

Il va de soi que face à un patronat sans scrupule, face à une machine libérale, la stratégie de la CGT, conflictuelle, est plus dure à tenir. D'autant plus que manquant d'appuis au sein du pouvoir, elle est rarement gagnante en ce moment. C'est pourtant la seule qui permette aux salariés de conserver l'essentiel : leur dignité et leur fierté !

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