Marine Le Pen prise en flagrant délit de récupération politique.
Avec le film anti-Islam, puis la caricatures du prophète, il était étonnant de ne pas avoir encore entendu Mme Le Pen, c'est maintenant chose faite, et en déclarant qu'elle était "pour l'interdiction du voile islamique et de la kippa dans les lieux publics, y compris dans les magasins, les commerces et la rue", elle n'a pas déçu. On retrouve certes sa touche personnelle d'islamophobie, alliée cette fois-ci à un peu de l'héritage antisémite paternel. Mais pour l'instant, peu m'importe le fond de sa pensée, nul doute que les médias et les politiques de droite comme de gauche ne vont pas ramener à ce qu'elle, c'est à dire rien d'autre qu'une militante de l'extrême droite la plus nauséabonde. Non, ce qui m'intéresse, c'est le moment choisi ainsi que la volonté qui est la sienne de légiférer.
Pourquoi maintenant pour s'attaquer au voile ? Tout simplement parce que dans l'imaginaire populaire celui-ci est associé à l'intègrisme musulman, et que dans la période actuelle, où la tension, bien relayée par des médias en mal de sensationnalisme est à son paroxysme, , Mme Le Pen compte bien surfer sur les peurs, réelles ou imaginaires.
Rien que pour cela, on pourrait parler de tentative de récupération politique, mais celle-ci devient flagrante lorsque l'on met Mme Le Pen face à ses propres contradictions. Rappelons-nous donc qu'il y a deux ans seulement, Mme Le Pen était contre une loi pour interdire la burqa (la preuve ici) sous prétexte que l'arsenal législatif était déjà largement suffisant. Ce qui hier était valable pour le voile intègral ne le serait donc plus pour le voile simple ? C'est à n'y rien comprendre, à moins qu'il s'agisse d'opportunisme et donc de récupération politique. Là où hier il fallait se démarquer de Nicolas Sarkozy et de l'UMP pour apparaître comme opposant, il convient aujourd'hui d'être lec plus à droite possible. La capacité d'adaptation à toutes les situations est une des caractèristiques de l'extrême-droite quand elle n'est pas au pouvoir. La récupération politique en est une autre.